L’héritage de mon Ami

Noureddine Benchekroun/Bureau de Marrakech
Un hommage à mon cher Ami ( El arori Abdessadek) ( Allah Yarhamou) décédé en Octobre 2020.
Tu es parti en me laissant seul,
dans cette petite maison sans meubles.
Dressée de la cave au grenier,
dont les étages communiquent par escaliers.
C’était la maison de nos mots,
un refuge qui apaisait nos maux.
Tu occupais le haut de la maison,
par tes idées axées sur la raison.
Philosophe, tu t’engoufrais dans l’abstrait,
sans jamais répondre à une question au vrai.
Constamment hanté par le doute,
difficile de t’accompagner sur une route.
Mes mots s’étranglaient par ta logique,
et fuieaient tes interprétations philosophiques.
N’empêche, je t’ai toujours admiré,
même si des fois on s’engueulait.
Moi, j’abitais la cave de cette demeure,
de laquelle je planais dans les hauteurs.
J’exprimais mes rêves par la poésie,
en m’inspirant de tout ce qui m’était chéri.
Des chants des oiseaux et de la beauté du temps,
aux cris des enfants et leur enthousiasme à tout temps.
Mais, ce n’était pas toujours le printemps,
il m’arrivait de composer mes vers en pleurant.
Chaque larme devenait source d’inspiration,
lorsqu’il s’agissait d’un deuil ou disparition.
C’était là qu’intervenait mon cher Ami,
me rappelant que » perdre » est un verbe maudit.
Et pourtant, il me guette et me suit,
dans toutes les étapes de ma vie.
Il ne lâche pas prise et m’ oublie,
jusqu’à s’assurer de mon jour j.
Cette fois, la pandémie n’a pas laissé le choix,
à mon Ami pour interpréter quoi que ce soit.
Elle l’a emporté dans ses bras,
défiant la médecine et les lois.
Son héritage est préservé comme il se doit,
en attente d’être saisi par qui de droit……
Que ton Âme repose en paix,
tes souvenirs me sont bien ancrés.