
Noureddine Benchekroun/ Bureau de Marrakech
Le dernier remaniement ministériel en Algérie a concerné plusieurs ministres dont le doyen et chef de la diplomatie Algérienne
» Ramtane Laamamra ». Un homme qui a été appelé à cette fonction il y’a moins de deux ans. En effet, les militaires d’Alger voulaient exploiter ses grandes capacités et son énorme portefeuille relationnel à l’international ( surtout en Afrique) pour donner un nouvel élan à la diplomatie Algérienne dont la feuille de route est tracée au quotidien suivant l’évolution de la diplomatie Marocaine surtout en ce qui concerne l’Affaire du Sahara.
Pour les Algériens, le Maroc est le thermomètre par lequel ils mesurent le niveau de développement de leur diplomatie.
La question du Sahara Marocain reste au centre de leurs stratagèmes diplomatiques y compris l’organisation des congrès, les opportunités d’investissements en Algérie, les contrats d’alimentations gazières et même les événements sportifs.
Chaque événement de la sorte est une occasion pour influencer les organisations régionales et internationales rien que pour contrecarrer la suprématie diplomatique Marocaine et souiller » l’image de marque » du Royaume Chérifien à l’international.
Mais en peu de temps, il s’est avéré que les changements qui s’opèrent dans les nouvelles relations internationales sont hors compétences de » Laamamra », rééduqué à la
» Soviétique » et dont les connaissances en diplomatie sont devenues obsolètes.
Sans tarder, et en cette courte période, le ministre a enregistré à son actif des échecs qui ont décrédibilisé et isolé son pays sur la scène internationale.
Ces défaillances se résument comme suit:
1- Rien qu’au mois précédent, l’Espagne a signé une feuille de route avec le Maroc concernant tous les domaines de coopération.
2- Soutien de ce pays à la proposition d’autonomie proposée par le Maroc pour l’affaire du Sahara.
3- Consciente de l’importance du travail effectué par le Maroc concernant l’immigration clandestine et la lutte contre le terrorisme international, l’Espagne s’est rapproché de ce partenaire stratégique, devenu puissance régionale incontestable.
Ce rapprochement a vite créé une tension dans les relations algéro-espagnole, les militaires d’Alger ont vite retiré leur Ambassadeur à Madrid, menacé de rompre leur contrat gazier avec l’Espagne et ont même procédé à l’annulation du traité d’amitié qui les liaient à ce pays et ce depuis 2002.
Et pour rappel, ce traité n’était que le résultat direct du différend qui avait opposé le Maroc à l’Espagne suite à l’affaire de » l’Îlot Leila « , et dont le Royaume Chérifien a été soutenu à l’unanimité par le monde Arabe à l’exception de l’Algérie connue par son hostilité au Maroc.
4- Un flagrant échec au niveau du monde Arabe, en effet, le sommet Arabe tenu en Algérie a manifestement condamné les ingérences étrangères dans les affaires intérieures des pays Arabes, faisant allusion au nouveau allié de l’Algérie: l’Iran, condamné à l’international et connu par son soutien à tous les mouvements séparatistes à travers le monde.
Outre, l’initiative Algérienne de réintégrer la Syrie à la ligue Arabe a été catégoriquement refusée.
Sans oublier, l’échec humiliant suite aux manœuvres ratées pour interdire l’atterrissage de l’avion de la délégation Marocaine qui a participé au sommet Arabe.
5- Au niveau Africain, et à part l’allié historique de l’Algérie: l’Afrique du Sud et récemment le Kenya, la quasi-totalité des pays Africains soutiennent les propositions Marocaines pour restructurer et réformer les instances de l’Union Africaine.
Et plusieurs de ces pays n’ont pas tardé à ouvrir des consulats dans les provinces Sahariennes Marocaines.
Bref, un bilan catastrophique pour la diplomatie Algérienne qui se voit très faible et incompétente devant la » machine diplomatique Marocaine » bien rodée et
» réaliste ».
Maintenant on fait appel à un vétéran de la décennie noire, la recette est déjà connue, les » ingrédients » des renseignements généraux sont déjà en place.
Marrakech le 21/03/2023