Impôts sur les hauts revenus, postes supprimés dans l’Education, taxe sur l’électricité… Les points clés du projet de budget 2025 présenté par le gouvernement

Les ministres du Budget et de l’Economie ont confirmé d’autres pistes déjà évoquées, comme le report de six mois de la revalorisation annuelle des pensions de retraite.
Le gouvernement a dévoilé ce jeudi 10 octobre son projet de loi de finances pour 2025, marqué par des efforts budgétaires majeurs pour réduire le déficit public. Avec une dette publique considérée comme « colossale », le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a mis en garde contre les dangers de l’inaction. Voici les points essentiels à retenir du budget 2025.
Impôts : Les plus hauts revenus et grandes entreprises ciblés
Contribution exceptionnelle pour les hauts revenus : Les 65 000 foyers fiscaux aux revenus les plus élevés devront contribuer davantage pendant trois ans. Un impôt minimum de 20 % sera instauré pour les foyers gagnant plus de 250 000 euros (personne seule) ou 500 000 euros (couple). Cette mesure vise à générer 2 milliards d’euros en 2025, sans toucher les classes moyennes et les ménages les plus fragiles, selon le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin.
Taxation des grandes entreprises : Plus de 400 grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros devront payer un impôt exceptionnel sur leurs bénéfices. Ce relèvement temporaire de l’impôt sur les sociétés devrait rapporter 8 milliards d’euros en 2025.
Économie : Mesures pour réduire les aides aux entreprises
Report des baisses de cotisations : La réduction de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), initialement prévue, est reportée de trois ans. Cette décision permet de maintenir 1,1 milliard d’euros dans les caisses de l’État.
Aides à l’apprentissage ajustées : Bien que les aides à l’apprentissage aient rencontré un grand succès, leur montant sera revu à la baisse, réduisant ainsi le coût annuel de 16 milliards d’euros.
Fonction publique : Réduction de postes et économies ciblées
Suppressions de postes dans l’Éducation nationale : Le projet prévoit la suppression de 2 030 postes dans l’Éducation nationale, un des secteurs les plus touchés, tandis que 2 200 postes seront supprimés au total dans la fonction publique. Néanmoins, des hausses de budget sont promises pour les secteurs de la Justice, des Armées, et de la Sécurité intérieure.
Économies dans le sport : Le budget du ministère des Sports sera également revu à la baisse, en raison de la fin des dépenses liées aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Social : Gel temporaire des pensions de retraite
Revalorisation des pensions reportée : Afin de réaliser des économies à hauteur de 3,8 milliards d’euros, la revalorisation des pensions de retraite sera repoussée au 1er juillet 2025 au lieu du 1er janvier. En revanche, les autres prestations sociales seront revalorisées selon le calendrier habituel.
Énergie : Hausse de la taxe sur l’électricité
Augmentation de la TICFE : La taxe sur l’électricité, qui avait été abaissée pendant la crise énergétique, sera relevée à environ 50 euros par MWh dès février 2025. Cependant, grâce à la baisse des prix sur les marchés, la facture d’électricité des ménages devrait diminuer de 9 % en moyenne.
Environnement : Durcissement du malus écologique et taxe sur les billets d’avion
Malus automobile renforcé : À partir de 2025, le seuil de déclenchement du malus sur les véhicules polluants sera abaissé à 113 g de CO2/km, contre 118 g actuellement. En 2026, les véhicules de plus de 1,5 tonne seront également visés par un « malus masse ».
Hausse de la taxe sur les billets d’avion : Le gouvernement prévoit également une augmentation de la taxe sur les billets d’avion, y compris pour les jets privés, afin de renforcer les recettes fiscales. Cette mesure sera détaillée via un amendement lors de l’examen du texte au Parlement.