La France appelle l’UE à reporter les règles climatiques
Drapeaux de l'Union européenne à Bruxelles, alors que la France appelle à la suspension des nouvelles règles environnementales et des droits de l'homme pour les entreprises

La France exhorte l’Union européenne à suspendre l’élaboration de nouvelles réglementations strictes visant à résoudre les problèmes environnementaux et de droits de l’homme dans les opérations commerciales mondiales.
Le gouvernement français estime que ces règles, bien que bien intentionnées, constituent un fardeau inutile pour des entreprises déjà aux prises avec des pressions économiques.
Benjamin Haddad, ministre français des Affaires européennes, a fait part de ses inquiétudes sur les réseaux sociaux : « Nos entreprises ont besoin de processus plus simples, pas de davantage de paperasserie. » Ses remarques visent la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de développement durable (CSDDD), une politique exigeant que les entreprises surveillent et gèrent l’impact de leurs chaînes d’approvisionnement. M. Haddad appelle à reconsidérer cette règle, et d’autres similaires.
Les entreprises européennes confrontées à de nouveaux défis en matière de durabilité
La France n’est pas la seule à s’exprimer. Les chefs d’entreprise de toute l’Europe ont exprimé leur frustration face à la liste de plus en plus longue des exigences. Une autre réglementation sous le feu des critiques est la directive sur les rapports de développement durable des entreprises (CSRD), qui exige que les entreprises rendent compte de leur impact environnemental. Beaucoup estiment que la charge administrative est écrasante.
Le gouvernement français a même qualifié la CSRD de « casse-tête pour les entreprises », soulignant les inquiétudes selon lesquelles ces politiques pourraient rendre les entreprises de l’UE moins compétitives sur la scène mondiale. Les entreprises devraient commencer à se conformer aux règles de reporting en 2024, ce qui laisse beaucoup d’entre elles s’inquiéter de la manière de répondre aux exigences sans prendre de retard.
Des groupes de pression, dont BusinessEurope, font pression sur l’UE pour qu’elle réduise ses mesures. Ils préviennent que les entreprises européennes sont soumises à des normes plus strictes que leurs concurrents internationaux, ce qui pourrait nuire à leur compétitivité.
Les groupes environnementaux s’opposent au retard des règles climatiques de l’UE
Les organisations environnementales ne sont pas satisfaites de la position de la France. Des groupes comme Oxfam France estiment que ces réglementations sont essentielles pour créer un monde plus juste et plus durable. Ils avertissent que retarder ou affaiblir ces règles pourrait compromettre les progrès réalisés dans la réalisation des objectifs climatiques.
« Ces politiques ne sont pas seulement des formalités administratives, elles constituent un pas vers une véritable responsabilisation », a déclaré un porte-parole d’une coalition de groupes environnementaux. « Les édulcorer maintenant serait une erreur. »
L’UE doit trouver un équilibre délicat. Tout en s’efforçant de soutenir les entreprises et de rester compétitive à l’échelle mondiale, elle doit également rester fidèle à ses objectifs climatiques ambitieux. Il reste à voir si ces règles seront adaptées, mais le débat met en évidence les défis à relever pour trouver un terrain d’entente dans un monde en mutation rapide.
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