Transaction et renouvellement d’allégeance

Noureddine Benchekroun/Bureau de Marrakech
La récente visite du chef d’état-major Algérien en France a plus de significations, dont la première et la plus importante c’est que la France a reçu en la personne de » Chengriha » le vrai président de l’Algerie, celui qui dirige le pays.
La seconde signification consiste en cette reconnaissance implicite que ce pays est sans institutions ni de président élu démocratiquement. Un pays » caserne » dont le seul porte-parole, le premier et le dernier décideur reste le chef d’état-major.
Une nouvelle humiliation de la part de la France qui refuse toujours de s’excuser pour les drames de la guerre d’Algérie. Excuse qui reste sans fondement dans le droit international.
La première question qui vient à l’esprit de tout observateur est pourquoi l’Algerie et la France insistent pour conclure la transaction d’armement en ce moment….???
La réponse à cette question n’est pas aussi directe et intègre deux raisons :
1 La première est purement française liée à la faiblesse de l’armement Français qui a perdu sa notoriété sur le marché international.
On se rappelle encore de la rupture de la transaction de livraison des sous-marins Français à l’Australie, un manque à gagner de 56 milliards d’euros. Une transaction reprise par les U.S.A. après intervention de la Grande Bretagne.
Outre, les armes Françaises étaient inefficaces au Mali, et les Français s’y sont retirés, laissant ce pays à la merci du terrorisme.
Et rien qu’hier, le Burkinafasso a demandé le retrait des forces Françaises sans aucune utilité sur le territoire de ce pays.
De ce qui précède et pour donner un petit souffle à l’industrie militaire Française, et apaiser un peu les esprits, le gouvernement Français a fait de son mieux pour gagner le marché d’armement Algérien qui d’habitude revient aux Russes.
Sans oublier que la France connaît actuellement une crise économique sans pareil depuis les manifestations de Mai 68.
Donc l’Algerie reste un client potentiel avec des ressources gazières très importantes surtout que les prix du gaz ont flambé ces derniers temps
( guerre en Ukraine). Une opportunité pour la France de prendre sa part de ce » délicieux
gâteau »
2.La deuxième raison consiste à cette phobie Algérienne du risque de sanction Américaine.
En effet, le Congrès Américain et à l’initiative de certains sénateurs ne cesse de faire pression sur l’administration Biden pour sanctionner l’Algerie qui continue à s’approvisionner de l’armement Russe. D’où ce rapprochement Franco-Algerien qui profite à l’Algerie pour éviter les sanctions Américaines et c’est une opportunité pour la France pour sauver ( en quelque sorte) la crédibilité de son industrie militaire.
Ainsi la France, pays de démocratie et des droits de l’homme, s’allie à un régime militaire qui réprime son peuple et dilapide les milliards d’Euros rien que pour rester au pouvoir.
Pire encore, la France souhaite prolonger la vie de ce régime pour profiter au maximum.
Par contre, et à travers ses pions au parlement Européen, elle conteste la » soi-disant » violation du droit de l’homme au Maroc.
Ajouté à cela les manœuvres de certaines élites politiques et médiatiques Françaises qui ne ratent aucune occasion pour créer la zizanie. C’est le cas du journal le Monde, devenu plateforme médiatique pour les séparatistes du Polisario. sachant pertinemment que l’affaire du Sahara Marocain et les les problèmes vécus actuellement au grand-Maghreb sont la conséquence directe du colonialisme Espagnol et Français.
Le premier a bien saisi le contexte international actuel et les nouvelles variables qui commencent à être déterminantes pour le maintien de la paix et la sécurité dans la région et en Europe.
En effet, l’Espagne, en soutenant la proposition d’autonomie soumise par le Maroc concernant ses territoires récupérés, est devenue une partie prenante de la solution de ce conflit « artificiel « .
Pour la France, elle n’a pas encore ce courage et sa position est toujours dominée par une élite politique hypocrite, encore loin de saisir la complexité de cette équation Maghrébine dont les intérêts de l’Europe, de l’Angleterre, des États-unis d’Amérique, de l’Otan et des pays du Maghreb se croisent.Tout cela demande sécurité et stabilité, et le Maroc reste le seul pays de la région qui a réussi ce pari.
A bon entendeur…..!!!
Marrakech le 30/01/2023