
Noureddine Benchekroun/ Bureau de Marrakech
Des sources diplomatiques britanniques viennent de confirmer que le Royaume-Uni s’apprête à suivre le pas des États-Unis d’Amérique et reconnaître la Marocanité du Sahara.
Même constat relevé par le magazine
Jeune Afrique, qui a ajouté que le fossé entre Paris et Rabat ne cesse de s’élargir et que le Royaume Chérifien est en phase d’une métamorphose radicale concernant ses liens organiques avec la France.
****** Analyse des événements *******
### France/Maroc:
Le séisme d’Al-Haouz a confirmé l’intensité du différend Franco-Marocain sans précédent dans l’histoire de la relation entre les deux pays.
La France était le seul pays dont les responsables politiques ont communiqué directement avec les citoyens marocains comme si le pays vivait dans l’anarchie sans Roi ni gouvernement ni institutions.
En effet, pour gérer la catastrophe du séisme, le Maroc a sélectionné des partenaires pour l’aider dans cette crise et ce conformément aux orientations de sa politique étrangère. L’exclusion de la France de ce cercle de coopération avait ses raisons. L’Élysée cherche en vain de montrer le Maroc comme un pays faible encore avec des disparités sociales flagrantes.
Et il est probable que le Royaume du Maroc supprime le français comme langue d’enseignement et généralise l’anglais d’ici 2025. En effet, le statut dont jouit la langue française au Maroc sera perdu dans un avenir proche.
Outre, la longue absence de l’ambassadeur du Maroc à Paris et le refus catégorique de Rabat de plusieurs propositions de visites du président Français au Royaume témoignent de plus que les relations diplomatiques ont atteint le point de rupture.
Rabat n’accepte plus le prétexte de neutralité sur la question du Sahara Marocain et maintient ses relations stratégiques avec les pays qui soutiennent sa proposition d’autonomie comme solution réaliste et concrète pour mettre fin à ce conflit artificiel qui dure depuis cinq décennies.
Ce fut le cas avec Washington, Tel Aviv, l’Espagne ,l’Allemagne et même les pays bas. Et pour plus de précision, cette crise Maroco-Française n’est pas due à de simples tensions, comme le gel des visas pour les Marocains ni au problème » Pigasus » ni même à la menace de lier l’aide au développement au retour des clandestins, mais plutôt en raison de la position ambiguë de la France sur la question du Sahara Marocain.
Le gouvernement Macron a préféré s’aligner avec l’Algérie qui mène une guerre par procuration contre le Maroc depuis 1975.
En effet, les généraux d’Alger reçoivent sur leur territoire les séparatistes armés du Polisario. Les réactions du Royaume du Maroc sont donc très naturelles et il souhaite que la France sorte du cercle de l’ambiguïté, et il en va de même pour les partenaires européens. Désormais, il n’y a d’avenir pour le Sahara que dans le cadre de la souveraineté marocaine.
Outre le Royaume Chérifien est un pays souverain et il demeure le seul partenaire fiable et stable dans la région.
Pour la la France, elle a perdu sa position de leader économique vis à vis du Maroc au profit de l’Espagne, qui a bien assimilé la leçon en son temps et a vite compris que l’affaire du Sahara est une cause nationale indiscutable et unanime pour tous les Marocains, c’est une affaire d’existence même.
### Rapprochement Royaume-Uni/Maroc:
Revenons maintenant aux indicateurs qui appuient la thèse de la reconnaissance prochaine de la Marocanité du Sahara par le Royaume-Uni pour rappeler que la décision de la Cour d’appel de Londres en mai 2022 a consisté au rejet catégorique du recours présenté par des organisations non gouvernementales soutenant le Polisario afin d’invalider l’accord d’association liant le Maroc à la Grande-Bretagne.
Outre le Royaume-Uni, membre du Conseil de sécurité, n’a jamais exprimé de position hostile à Rabat, que ce soit à travers les déclarations de ses responsables ou à travers les discussions au sein du Conseil de sécurité.
Cette puissance mondiale considère le Maroc comme un partenaire fiable, et cela se confirme de jour en jour par les nombreux partenariats économiques qui unissent les deux pays.
Le projet britannique de véhiculer par câble sous-marin l’énergie renouvelable allant de la région Guelmim-Oued Noun au Royaume-Uni, passant par le Portugal, l’Espagne et la France sur une distance de plus de 3 800 km. La première phase de ce projet s’étalera sur deux années (2025-2027), et les fonds alloués pour sa réalisation sont déjà prêts.
Un tel méga- projet de cette envergure ne peut être mis en place sans cet arsenal de lois et réformes qui facilitent les investissements à travers tout le Royaume notamment dans les régions du Sahara destinées à devenir première source mondiale des énergies renouvelables.
### Cour de justice Européenne/Accord de pêche
Ces événements coïncident avec la date fixée par la Cour de Justice européenne pour l’examen des recours déposés contre l’annulation de l’accord de pêche maritime avec le Maroc. Ces recours ont été déposés par le Conseil de l’Union européenne, l’Espagne, la France et plusieurs chambres européennes de la pêche.
Cela nous amène à poser une question qui s’avère logique tenant compte du déroulement des événements : pourquoi cette cour de justice hésite encore à suivre le même chemin emprunté par le tribunal britannique qui a statué en faveur du Maroc ?
La même démarche a été adoptée par le tribunal de » Tarascon » contre la mesure prise par la Confédération paysanne qui visait à empêcher une entreprise française spécialisée dans l’importation des légumes et fruits marocains y compris la marchandise provenant des territoires du Sahara.
La décision des deux tribunaux précités a donné une légitimité juridique et juridictionnelle aux accords économiques et renforcé la confiance au Maroc en tant que partenaire économique souverain sur tous ses territoires.
Ces deux tribunaux ont refusé de s’engager dans des discussions politiques qui relèvent de la compétence exclusive des Nations Unies.
Ceci dit, Rabat est parfaitement conscient que le tribunal, la Commission et même l’Union européenne pratiquent tous une politique d’échange de rôles en matière
d’atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc et font de leur mieux pour contrecarrer les intérêts vitaux du Royaume.
### Manœuvres des séparatistes
Outre, tous les pays de l’Union européenne sont bien conscients que le Polisario n’a pas de légitimité ni historique ni juridique pour représenter la population, et que les camps de Tindouf ne contiennent que des détenus originaires de différents pays du Sahel surveillés par l’armée algérienne.
Sans oublier qu’à l’occasion de chaque réunion du Conseil de sécurité et afin d’attirer l’attention du monde sur le soi-disant problème du Sahara, les mercenaires et leurs protecteurs augmentent l’intensité de leurs propagandes par des faux communiqués de guerre dans la région.
Aujourd’hui, le Maroc se trouve dans une position très avancée et appelle ses partenaires européens à sortir de la zone d’incertitude et à le soutenir dans son intégrité territoriale, à l’instar des pays ayant déjà soutenu la proposition Marocaine d’autonomie, une exigence devenue condition pour la poursuite de toute coopération.
Marrakech le 03/10/2023