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Législatives françaises: L’impossible dérive.

Noureddine Benchekroun / Bureau de Marrakech

Les récentes élections législatives françaises nous interpellent à poser plus d’une question concernant l’avenir des immigrés, surtout que certains mouvements extrémistes font de la problématique de l’immigration leur cheval de bataille dans leur campagne électorale.

## l’État: Une entité à priori stable
Mais, ces extrémistes dont certains à idéologie raciste, une fois au pouvoir, seraient -ils capables d’imposer leurs idéaux à l’État français pendant la durée de leur mandat ?
En effet, l’étymologie du mot d’origine grec “ État ”, signifie toute situation ou entité sociale stable non affectée par les changements circonstanciels.
À cela s’ajoute le fait que les grands engagements et orientations de l’État sont bien enracinés et ne peuvent être secoués aussi facilement par l’idéologie d’un parti extrémiste.
On s’est toujours demandé si les acteurs politiques, qu’ils soient partis, syndicats, mouvements intellectuels ou idéologiques sont capables de faire dériver les États des lignes de conduites tracées par leurs engagements vis-à-vis de la population et par leurs obligations à l’international,
ou que ces acteurs se contentent du rôle de figurants dans la pièce théâtrale politique ?
Historiquement, il y a eu des partis qui se sont servis de la machine démocratique pour gagner les élections, mais une fois au pouvoir, ils ont réussi à imposer leurs idéaux, l’exemple le plus cité est le parti nazi qui a chamboulé tous les équilibres de l’Etat allemand et a imposé son idéologie à l’ensemble de la société.
Ceci dit, mais lorsqu’il s’agit de grands pays comme les États-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne, la France ou l’Espagne, pays avec des règles très strictes qui protègent le multiculturalisme, ces genres de pays ne peuvent être influencés aussi facilement par des idéaux extrémistes.

#L’incertaine radicalisation de l’État.
A court terme, il n’y a jamais eu suffisamment de signes pour accuser l’extrémisme sauf les exemples similaires déjà vécus par le passé et qui confirment que tous les scénarios restent ouverts quant aux tentatives de radicalisation par les partis extrémistes face aux grands équilibres de l’Etat.
Cette prédiction est loin de trouver place à moyen et long terme par manque d’indicateurs clairs concernant les transformations que pourrait connaître la société dans son ensemble.
Pour comprendre cela, il faut revenir à l’origine de la définition d’un parti politique retenue par la majorité des juristes du droit constitutionnel, et qui s’accordent que le parti est un simple rassemblement de plusieurs individus qui adoptent un ensemble d’idées à partir desquelles ils établissent une structure organisée pour diffuser leur idéologie et la mettre
en œuvre une fois au pouvoir.

## L’immigration : Une vache laitière
Pour les extrémistes français, ils
ne cachent pas leur racisme face aux immigrés qu’ils considèrent comme source de tous les maux du pays.
En effet, ils proposent leur propre perspective pour résoudre ce dilemme, en commençant par l’expulsion de tous les immigrés sans résidence officielle, en durcissant l’octroi de visas d’entrée, et en expulsant tous ceux qui ont une opinion politique contre l’orientation française, ou une religion à travers laquelle ils peuvent endoctriner et mobiliser la société.
Sachant qu’au sein de ces mouvements extrémistes, certains croient même à la thèse du Grand Remplacement, qui commence à trouver des partisans dans toute l’Europe.
En effet, cette thèse affirme que les immigrés, en raison de leur grand nombre, pourraient un jour s’emparer du vieux continent et les Européens d’origine deviendront une minorité au sein de leur pays.
De ce qui précède, peut-on affirmer qu’une fois au pouvoir, les extrémistes pourraient influencer les décisions politiques majeures de l’État français ?
Si ça se réalise, la France en tant que puissance mondiale et maître des idéaux de liberté et de démocratie entrerait en conflit avec ses obligations européennes et internationales concernant la protection et les droits des immigrés et entacherait en quelque sorte sa relation avec les pays d’origine de ces immigrés.
A vrai dire, les partisans de ce courant extrémiste ne sont pas assez dupes pour pousser leur pays à s’aventurer dans un labyrinthe sans issue, mais ils ne font qu’exploiter le malheur du citoyen français surtaxé et dont le pouvoir d’achat a considérablement baissé.
La vieille cassette de l’immigration fait toujours surface, une occasion pour les extrémistes d’élargir leur champ d’endoctrinement et rafler plus de voix.

## L’immigration: Un droit acquis
De toutes les façons, l’immigration est un droit acquis et aucun migrant ne peut en être privé, il est garanti par les principes généraux du droit international et les lois régionales et continentales, comme les lois sur l’immigration de l’Union européenne.
En plus l’immigration est une activité humaine et n’a rien à voir avec les politiques de l’État, et toute dérive extrémiste aurait des conséquences néfastes sur le pays.

## La faillite française en Afrique
Analysons maintenant plus en détail le cours des événements, et les messages par lesquels l’électeur français soutient tel ou tel parti, on constate à priori que la majorité des Français en ont assez de l’ingérence de leur pays à travers le monde.
En effet, la France, ex- colonisateur de plusieurs pays surtout en Afrique y est restée attachée économiquement même après les soi-disant indépendances.
Cet attachement en vue de l’exploitation des ressources de ces pays n’est plus possible aujourd’hui à cause de l’éveil des consciences Africaines qui considèrent la présence française comme une continuité du colonialisme et non pas une promotion des investissements selon la règle
Win to Win.
Donc les charges assez coûteuses de la présence dans ces régions et les interventions françaises ne sont plus tolérables, et sont supportés par le contribuable français déjà en crise.

#Les charges de l’Union européenne
Aux charges précédemment citées, s’ajoutent celles de l’engagement du pays à l’Union européenne en soutien aux pays pauvres de cette union ( Roumanie et la Grèce en exemple).
Pour l’histoire, l’Union européenne n’est qu’une machine économique qui a été créée par l’OTAN destinée à être utilisée pour d’éventuels objectifs de guerre face à la montée en puissance de l’Union soviétique en 1953.
Par la suite, cette union a servi de façade pour protéger les intérêts des deux puissants ( USA et GB) qui ont sauvé l’Europe du nazisme allemand.
Le contribuable européen en général continue à payer cette lourde facture et les pays du vieux continent se trouvent mêlés à des tensions loin de leurs frontières comme la guerre de l’Ukraine qui a eu des conséquences néfastes sur l’économie française dont les échanges commerciaux avec la Russie sont d’une grande importance surtout le domaine énergétique.

En d’autres termes, l’électeur français a tendance à voter pour un parti qui pourrait renverser la situation et adopter une politique soucieuse des intérêts du citoyen, l’exemple britannique qui a prôné le Brexit reste un modèle. Outre le désengagement progressif de la France de ses anciens fiefs coloniaux allègera sûrement la facture.

Marrakech le 08/07/2024

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