Messages forts à l’alliance Algéro-Iranienne

Noureddine Benchekroun/ Bureau de Marrakech
Pour entamer cet article, commençons par un petit rappel d’histoire récente.
Depuis la révolution Iranienne en 1979 et l’instauration du régime islamique chiite dans ce pays, l’Iran n’a jamais cessé de chercher des partisans et des collaborateurs pour diffuser sa doctrine à travers le monde.
En effet, et déjà en 1980, éclata la guerre Iran-Irak qui a duré 8 ans, avec un régime Irakien assez fort à l’époque, il était capable d’anéantir toute riposte Iranienne et stopper toute intrusion.
L’Iran était obligé d’attendre la chute de ce régime pour s’infiltrer en Irak et soutenir les chiites en place.
Encore une fois, et après le soi-disant printemps arabe, l’Iran a profité de l’anarchie et du désordre qui ont régné dans certains pays Arabes pour soutenir les minorités chiites et encourager tout soulèvement et toutes les tendances séparatistes en vue d’une balkanisation de la région arabe.
C ‘est ainsi, qu’elle s’est intervenue au Yemen encourageant le groupe des » Houtties » contre le régime en place reconnu par les Nations Unies.
Même chose au Liban, où son soutien inconditionnel à » Hizbo Allah » a rendu cette faction plus puissante que l’État Libanais, et à travers lequelle, l’Iran réalise des interventions dans plusieurs régions, la Syrie est le meilleur exemple.
Ces dernières années, le régime Iranien a tenté de trouver refuge » idéologique » et » doctrinale » au Maghreb, une région qui pourra par la suite lui ouvrir la porte de l’Afrique. Pour cela, il s’est allié à l’Algerie, un pays instable, gouverné par des militaires prêts à tout, rien que pour encercler et affaiblir son proche voisin : le Maroc. Ce dernier, a été visé depuis longtemps par les « Ayato Allah » en tant qu’adversaire doctrinale.
Donc l’Iran a trouvé dans le régime Algérien un partisan, un « catalyseur » très fiable pour réaliser sa stratégie d’expansion dans la région, d’ailleurs, ses empreintes en Tunisie sont déjà là.
Après ce bref historique, nous pouvons bien comprendre les agissements déplacés de la
» junte militaire » Algérienne contre la délégation Marocaine présente à la réunion préparatoire du sommet Arabe, des agissements allant jusqu’à l’espionnage. En effet, l’ Algérie a tout fait pour éviter à l’Iran toute sorte de dénonciation qui pourrait la nuir plus sur la scène internationale.
Ainsi, la réunion ministérielle préparatoire a constitué un vrai laboratoire, au cours de laquelle, il y’a eu tamisage des points à traiter avant d’accéder au sommet des chefs d’États. Un tamisage devenu nécessaire surtout après la découverte des manœuvres du pays hôte voulant imposer son propre agenda avec une touche Iranienne bien visible.
De ce qui précède, et tenant compte de la déclaration finale de ce sommet auquel sa Majesté le Roi Mohamed VI n’a pas participé ( conditions exigées non disponibles ), nous pouvons lire et analyser les principaux points:
1) La nécessité de préserver l’unité des pays Arabes, leurs frontières, leurs intégrités territoriales et leurs souverainetés.
2) Rejet de l’ingérance étrangère sous toutes ses formes dans les affaires intérieures des pays Arabes: c’est l’un des principes fondamentaux du droit international, un point qui condamne indirectement l’Algérie car c’est elle qui s’immisce dans les affaires internes du Maroc par son soutien aux milices du Polisario en vue de déstabiliser ce pays.
3) Reglement des différends Arabes entre les Arabes et ce, par renforcement des mécanismes de la ligue Arabe.Une indication claire pour éloigner toute ingérance étrangère.
Trois points qui font référence à l’Iran, des points que l’Algerie a adopté puisqu’ils n’ont pas désignés l’Iran par le nom, sachant bien que le premier point peut-être qualifié d’une
» position politique enveloppée dans des exigences juridiques « , donc à force juridique incontestable et toute violation est sanctionnée de suite.
4) La déclaration finale a salué le rôle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour son soutien à la cause Palestinienne, à travers le Comité Al-Qods, qu’il préside.
En effet, le dossier de la question Palestinienne a été source de divergence entre l’Algérie qui voulait s’approprier de la réconciliation entre les palestiniens, et l’ Egypte, grand connaisseur de cette affaire et à travers lequelle passe toutes les négociations Israélo-Palestinienes.
L’ empreinte Égyptienne sur ce point était bien claire, si ce n’est un avertissement » doux » lancé aux Algériens.
5) Saluant l’accord de » Skhirat » sur la question Lybienne, et les efforts Maocains pour rapprocher les parties en question.
Sur ce point précis, les pays Arabes, notamment le groupe des quatre ( Arabie Saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Jordanie) a fait pression pour neutraliser toute tentative de division de ce pays. Encore une fois, un grand message à l’Algérie qui nie les efforts du Royaume du Maroc, le mot » Skhirat » a bien résonné dans la salle.
6) Le sommet Arabe appelle à bénéficier de l’expérience Marocaine dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, une nouvelle touche du groupe des quatre, conscient de la valeur du Maroc dans la région du Maghreb et sans lequel le monde Arabe serait un » grand bluff « .
Eb bref, voulant s’approprier et orienter les décisions des Pays Arabes en sa faveur, l’Algerie s’est trouvée incapable de changer les réalités.
La déclaration finale du sommet Arabe tenu sur son sol, a dénoncé indirectement ses agissements contre ses proches voisins et a mis à l’ordre ses alliances douteuses avec un corps étranger qui tente en vain la balkanisation de la nation Arabe.