
Noureddine Benchekroun/Bureau de Marrakech
Le mandat présidentiel de “ Tebboune” arrive à terme, et le débat commence déjà à s’accentuer sur son maintien ou non à la tête du pays, sachant qu’il n’est que la facette démocratique des vrais détenteurs du pouvoir en l’occurrence les généraux d’alger. En effet, dans ce groupe des décideurs il y a deux tendances, une qui soutient la réélection du président actuel et l’autre qui s’y oppose mais sans proposer une nouvelle figure.
## Les Algériens aspirent au changement
En Algérie, la candidature à la présidence du pays n’est que formelle, les militaires contrôlent à leur manière le déroulement du vote et les Algériens s’abstiennent en grande majorité. D’ailleurs, lors des dernières élections le taux de participation n’avait pas dépassé les 10%, un vrai échec.
Mais il paraît que cette fois, les Algériens comme tout autre peuple attendent impatiemment ce rendez-vous pour élire un président indépendant de la coupole militaire et instaurer de vraies institutions constitutionnelles capables de bâtir un état de droit, assurer la sécurité et promouvoir l’investissement local et étranger.
Des revendications déjà soulevées par les manifestants du “ Hirak” et réprimées à l’époque par les militaires sous prétexte de la propagation du Coronavirus.
## Les signes du report
Tout semble indiquer que ces élections seront reportées, même si les médias publics algériens s’efforcent de ne pas le révéler.
Et tout récemment, un centre britannique spécialisé dans l’évaluation des situations sécuritaires à travers le monde, notamment dans les pays instables vient de dresser un bilan noir sur la sécurité en Algérie et sur les défaillances de la diplomatie de ce pays surtout avec ses voisins frontaliers, ajoutant également que le nord du pays ne tardera pas à manifester en raison du manque d’eau et de l’absence quasi totale de l’Etat dans cette région. Outre le rapport confirme que le Conseil suprême de sécurité en Algérie avait déjà pris la décision de reporter les élections présidentielles.
Enfin ce même rapport souligne que ce report a été décidé par crainte d’une probable confrontation entre les factions militaires pour imposer leur candidat alternatif.
Donc on cherche toute excuse pour pallier à cette exigence constitutionnelle commençant par la nécessité de mobilisation pour défendre les frontières du pays contre des ennemis préfabriqués à leur tête le Royaume du Maroc et tout récemment le Mali.
## Le Maroc : une vieille cassette
Il paraît que cette fois encore on cherche à calmer et apaiser les esprits et on commence déjà à tourner la vieille cassette, celle du danger frontalier qui guette le pays représenté par l’ennemi classique de l’Algérie à savoir le Royaume du Maroc. Une cassette qui n’est plus convaincante surtout pour cette génération du 21eme siècle, consciente de ses vrais problèmes qui résident dans l’incapacité du régime dictatorial militaire de subvenir aux moindres besoins de la vie des citoyens alors que les ressources gazières du pays se chiffrent par des dizaines de milliards de dollars/an.
Une hostilité algérienne anti marocaine vieille comme le temps et qui ne fait qu’empirer la situation en Algérie, alors que le Maroc avance à grand pas vers le développement et multiplie ses partenariats avec l’ensemble des pays de la planète.
D’ailleurs, la quasi totalité des pays africains s’accordent sur le fait que le modèle Marocain est la meilleure voie à suivre pour défier le sous développement et libérer l’économie.
Cette vision est partagée “ sans être déclarée” par une frange non négligeable des Algériens qui se voient dépassés par un pays voisin sans ressources pétrolières mais où règne sécurité et climat propice à l’investissement.
Cette persistance algérienne de maintenir des fiefs de tension au Maghreb et au Sahel est devenue nécessaire pour la survie du pouvoir algérien qui a échoué sur tous les plans. En effet, l’Algérie est classée parmi les pays les moins sécurisés dans le monde, sans oublier la crise économique qui bat son plein au point où le citoyen se trouve obligé de faire la queue des heures pour s’approvisionner des denrées alimentaires de base.
## De nouvelles tensions frontalières
Depuis la soi- disant inauguration du passage frontalier Algéro-Mauritanien, les zones environnantes sont devenues des fiefs de crimes et de vols des marchandises transitant de part et d’autre de ce passage. Autrement dit, le passage
reste bien loin d’assurer la sécurité des biens et des personnes, un véritable fiasco à l’instar des projets algériens qui n’ont pour but que de servir la machine propagandiste du régime militaire d’Alger.
Outre, l’autre frontière Algéro-Malienne est toujours sous tension et menace la sécurité dans cette zone.
En effet, le soutien algérien aux séparatistes maliens est sujet de discorde avec l’État du Mali qui accuse ouvertement l’Algérie de s’ingérer dans les affaires intérieures de ce pays et menace sa sécurité.
Pire encore, les menaces frontalières s’élargissent de plus en plus par l’adhésion à ce mouvement déstabilisateur des mercenaires du Polisario dont les relations avec les terroristes n’est plus un secret et suivent les recommandations algériennes planifiées par les Ayatollah d’Iran.
## Chamboulement des cartes au Sahel
Si la politique militaire algérienne au Sahel repose sur la persistance des tensions dans la région, les grands changements observés ces derniers temps dans ces pays témoignent de leur ferme volonté de lutter contre le terrorisme, la sécession, de créer un climat propice au développement économique et à l’intégration dans tout projet visant leur désenclavement à l’instar du méga-projet de l’Atlantique lancé par le Royaume du Maroc.
De tels changements n’étaient pas bien accueillis ni par les Algériens ni par leur parrain inconditionnel la France.
En effet, ils avaient l’habitude de pêcher dans le lac de la discorde et des tensions qui ont accompagné l’existence des pays de cette région et ce, depuis leur soi-disant indépendances.
Marrakech le 18/03/2024