
Noureddine Benchekroun/ Bureau de Marrakech
Le conseil de sécurité vient d’adopter la résolution 27/03 par laquelle il a rappelé le sérieux de la proposition marocaine d’autonomie comme solution réaliste,logique et efficace pour mettre fin au conflit artificiel du Sahara Marocain.
Cette résolution a été soumise à discussion par son rédacteur à savoir les États-Unis d’Amérique.
Après un débat approfondi et constructif entre les autres membres du Conseil, elle a été votée par 13 voix et deux abstentions.
En effet, le fait de voter en sa faveur est considéré comme un ajout qualitatif à l’édifice international pour la solution définitive de ce différend régional artificiel entre le Maroc et l’Algérie.
Cette nouvelle résolution exprime également la sagesse et la perspicacité avec lesquelles le Conseil de sécurité de l’ONU aborde le problème du Sahara afin d’établir la sécurité et la stabilité dans la région.
Le Conseil a non seulement appliqué le droit international et la légitimité, mais s’est également appuyé sur le réalisme et le règlement international, une approche compatible avec la politique du Maroc dans la gestion de ce dossier.
En effet, le Royaume Chérifien a toujours adopté l’approche politique consistant à la main tendue, conformément au Chapitre VI de la Charte des Nations Unies et aux résolutions du Conseil de sécurité.
## Contenu
Voyons maintenant le contenu de cette résolution et analysons de plus près les points abordés.
1) La résolution confirme encore une fois le sérieux de la proposition marocaine de l’autonomie, comme solution sérieuse et fiable. Ainsi, le Conseil de sécurité a non seulement soutenu la proposition du Maroc, mais également la position d’une centaine de pays qui l’ont épaulé dans cette démarche.
Depuis 2007, date à laquelle la proposition marocaine d’autonomie a été présentée au conseil pour la première fois, elle est devenue intrinsèque à toute nouvelle résolution. En effet, l’organe exécutif des Nations Unies (le Conseil de sécurité), bien convaincu de la solidité de cette proposition, ne cesse de rappeler ses avantages comme solution adéquate pour régler ce conflit artificiel. Un message fort pour l’Algérie et ses pions.
D’ailleurs, les conclusions de l’ex- envoyé néerlandais de l’ONU ( Valson) qui mettent l’accent sur le réalisme (c’est-à-dire réalité sur le terrain) reviennent toujours et indiquent que les exigences de l’Algérie et du Polisario demeurent impossibles à réaliser.
2) Le Conseil réaffirme les caractéristiques de la solution à ce conflit, qui doit être politique, pratique, réaliste, durable et fondée sur le règlement.
3) La responsabilité première de l’Algérie en tant que partie principale dans ce conflit et dont le nom a été cité plusieurs fois dans cette résolution. Outre le conseil lui a demandé de développer sa proposition afin de faire avancer la voie politique.
4)Le Conseil consacre le cadre des tables rondes à ce processus politique avec les quatre participants ( Maroc, Mauritanie, Algérie et Polisario) ignorant ainsi les précédents refus algériens d’y prendre place.
5) Préoccupation du Conseil quant à la rupture du cessez-le-feu par le Polisario et appelle au respect et à la facilitation de la mission de la Minurso.
En effet, l’effondrement de cette trêve suscite des inquiétudes à cet égard.
Les Nations-Unies avaient auparavant conclu séparément un accord avec le Maroc et le Polisario pour respecter le cessez-le-feu, mais le Polisario l’a violé et n’a pas respecté ses obligations.
6) Appréciation des efforts marocains en rapport avec la proposition d’autonomie comparés aux dangers sécuritaires et humanitaires dans les camps de Tindouf.
7) La résolution a salué les réalisations du Royaume pour développer la protection des droits de l’homme. Un autre démenti des allégations algériennes ( et pions) concernant ce volet.
8) Appel à l’enregistrement des séquestrés dans les camps de Tindouf, exhortant les organisations humanitaires internationales à suivre les pratiques des Nations Unies en matière d’accès et d’acheminement de l’aide alimentaire afin d’empêcher tout détournement. On sait que les généraux d’Alger et le Polisario ne ratent aucune occasion pour la commercialisation des aides humanitaires.
### Résumé et analyse des interventions des principaux votants.
Les États-unis d’Amérique
Les Américains ont souligné l’intensification des points soulevés dans cette résolution et la nécessité urgente d’un processus politique rapide et efficace, car ce conflit a beaucoup duré et qu’il temps de trouver une solution urgente.
Ils ont également souligné que la proposition d’autonomie constitue une approche sérieuse pour répondre aux aspirations des habitants du Sahara, et a évoqué la situation difficile à Tindouf en mettant en garde contre les dangers qui en découlent.
La Russie
Comme d’habitude, la Russie s’est abstenue du vote, mais ne s’est jamais opposée à l’intégrité territoriale du Royaume.
Sa position marque une situation d’équilibre entre le Maroc et l’Algérie.
Il aurait pu utiliser son droit de véto et annuler catégoriquement la résolution, mais, l’abstention étant une riposte pour se démarquer de la position américaine avec qui elle diverge sur plusieurs points de tensions à travers le monde.
La France
la France a apprécié les efforts de
« De Mistura » ainsi que le travail de la mission onusienne, faisant référence aux entraves à laquelle cette mission est exposée par le Polisario et aux violations du cessez-le-feu.
Elle a également affirmé son soutien historique à la proposition d’autonomie proposée par le Maroc car il s’agit d’une solution pragmatique, réaliste et durable.
Un soutien de valeur, surtout dans cette période de tension » officieuse » entre le Maroc et la France.
La Chine
La Chine a mis l’accent sur l’évolution positive constatée dans le dossier et qui exprime le début d’une compréhension de profondeur des préoccupations des parties.
Les Émirats Arabes Unis
Comme à son accoutumée, les Émirats ont toujours soutenu la souveraineté du Maroc sur son Sahara et ce, depuis l’avènement de la marche verte en 1975.
### Conclusion
Le conflit n’est plus un différend entre le Maroc et l’Algérie, mais il touche toute la région du Maghreb et s’étant même au Sahel.
Les craintes du Conseil de sécurité d’un embrasement de la région ( déjà instable) sont compréhensibles, et la solution de ce problème artificiel est devenue une urgence capitale.
Les bases d’un compromis favorable à toutes les parties s’articulent sur trois constantes:
* La proposition d’autonomie
* Tables rondes
* Le réalisme.
A bon entendeur………
Marrakech le 02/11/2023