L’Italie relance les transferts de migrants vers l’Albanie
La politique controversée de relocalisation des migrants en Italie suscite un débat sur des questions juridiques et humanitaires

Retour en Albanie : l’Italie récidive
L’Italie a relancé sa politique controversée de transfert de migrants vers des centres de détention en Albanie. Dimanche, un navire de patrouille navale a transporté 49 migrants vers des centres de détention dans ce pays non membre de l’UE, marquant le premier transfert depuis novembre. 53 autres migrants, qui ont présenté leur passeport à leur arrivée, restent en Italie pendant que leur dossier est examiné.
Ce programme, lancé sous le gouvernement de Giorgia Meloni, est le premier du genre en Europe. Son objectif ? Alléger la pression sur le système d’accueil des migrants en Italie en envoyant les demandeurs d’asile dans des centres en Albanie. Mais des contestations judiciaires ont retardé à plusieurs reprises sa mise en œuvre, les détracteurs s’interrogeant sur sa conformité avec les lois européennes et internationales.
Défis juridiques et enjeux humanitaires : le débat sur les transferts de migrants
Le plan ne s’est pas déroulé sans heurts. Les tribunaux italiens avaient déjà suspendu les transferts, estimant que les migrants envoyés en Albanie devaient être ramenés en Italie. La Cour de justice européenne a également statué qu’aucun pays ne pouvait être considéré comme entièrement « sûr » si certaines parties de celui-ci demeuraient dangereuses. Cela complique la dépendance de l’Italie à l’égard de l’Albanie comme destination des migrants en provenance de pays dits « sûrs ».
Les organisations de défense des droits de l’homme ont tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de détention dans les centres de détention albanais, estimant que l’externalisation des responsabilités pourrait rendre les migrants vulnérables. Elles mettent en garde contre le fait que cette politique pourrait privilégier la commodité au détriment de la compassion, esquivant ainsi les problèmes fondamentaux à l’origine de la crise migratoire en Europe.
La politique d’immigration de Meloni sous surveillance
Pour la Première ministre Meloni, cette initiative est au cœur de sa promesse de réduire l’immigration clandestine. Ses partisans estiment qu’il s’agit d’une solution pratique pour gérer le nombre croissant d’arrivées. Mais ses détracteurs estiment qu’elle met en évidence l’absence d’une stratégie coordonnée de l’UE en matière de migration, ce qui exerce une pression excessive sur des pays comme l’Albanie pour qu’ils assument cette charge.
Alors que ces transferts reprennent, l’attention se tourne vers la gestion de la situation par l’Italie et ses implications plus larges pour les politiques migratoires européennes. Cette approche contribuera-t-elle à apaiser la crise ou à creuser les divisions sur la manière d’y faire face ? Seul l’avenir nous le dira.