
Noureddine Benchekroun/Bureau de Marrakech
Les questions que se posent actuellement les observateurs de la vie politique Marocaine convergent presque toutes sur l’esprit d’irresponsabilité avec lequel l’actuel gouvernement traite la crise de la cherté de la vie. En effet, on se demande:
# Pourquoi la majorité gouvernementale n’a pas reconnu son incapacité à gérer la récente crise qui touche essentiellement les couches déshéritées et même la classe moyenne ?
# Pourquoi n’a-t-on pas présenté de propositions de solutions en réponse aux rapports des deux institutions constitutionnelles: le Haut-Commissariat au Plan et Bank Al-Maghrib, qui ont révélé les réalités en chiffres sans détours, chiffres qui contredisent les déclarations du gouvernement ?
# Et pourquoi aucune excuse n’a été faite aux personnes qui ont souffert et souffrent encore de la hausse exponentielle des prix, et promettre des amendements rien que pour calmer l’opinion publique et redonner confiance au travail du gouvernement ?
Rien de ce cela n’a été fait, et ce qui est étrange, au lieu de penser à redresser la situation, les membres du gouvernement continuent à attribuer tout cela à la crise qui prévaut dans le monde suite à la guerre en Ukraine.
Un langage non convaincant qui émane d’un gouvernement libéral dont les décisions ne sortent pas du collimateur » conflit d’intérêts ». En effet, l’intérêt de l’Entreprise du décideur politique prévaut à l’intérêt public et aux besoins de la population, et toute transaction qui ne répond pas à cette norme peine à être réalisée.
Outre, le gouvernement déclara étrangement que la présente crise était artificielle, cela revient à dire qu’on qualifie de « menteur » ce
pauvre citoyen qui fait quotidiennement le tour des marchés de sa ville et n’arrive pas à s’approvisionner comme il le faisait auparavant.
Et comment expliquer la promesse du gouvernement avant Ramadan pour baisser les prix et revenir sur cette promesse pour accuser des spéculateurs » invisibles » ?
On a toujours en mémoire, le gouvernement Benkirane », qui, pour justifier son échec, parlait de » diables et de crocodiles » qui prennent les décisions dans ce pays. Et voilà que l’actuel gouvernement fait de même et parle de » spéculateurs invisibles « .
C’est toujours la même chose, et le vrai problème réside dans le fait de ne pas vouloir assumer l’entière responsabilité.
En effet, si la responsabilité politique n’est pas associée à des principes citoyens fondés sur la foi et la conscience des problèmes de la nation, à ce moment-là, l’intérêt privé prévaut sur l’intérêt général.
Ceci dit, ce qui est presque certain, c’est que l’on se prépare à un remaniement ministériel très prochainement. En effet, et à la dernière minute, le parti de l’Istiqlal » P.I » qui avait l’intention de quitter la coalition gouvernementale pour renforcer les rangs de l’opposition jusqu’à nos jours très faible et sans effet, ce parti s’est trouvé obligé d’y rester sous le choc de la déclaration irresponsable du président de la chambre des conseillers qui était sur le point de créer un problème diplomatique avec notre voisin Espagnol.
D’ailleurs, il était visible que l’USFP se préparait à remplacer l’Istiqlal, et sa décision de ne pas s’aligner à l’opposition pour dénoncer l’affaire de l’importation du gaz Russe allait dans ce sens.
A l’occasion, ce parti grand par son histoire et par ses anciens militants qui se sont sacrifiés pour la liberté et la démocratie, se trouve depuis quelques années dans une position de » mendicité politique » cherchant des postes ministériels à n’importe quel prix….un grand dommage….
Revenons à la déclaration très mal calculée de l’Istiqlalien et président de la chambre des conseillers pour dire que de telles déclarations nuisent énormément au Maroc,
d’autant plus que les opposants à notre intégrité territoriale attendent de telles occasions.
Rien qu’hier, la France et à travers sa chaîne TF1 a profité de l’événement du « buffle brésilien » qui a sillonné les rues de Rabat et les débats dans les réseaux sociaux qui ont suivi, pour faire une émission ( très bien montée) concernant la douteuse qualité de la viande brésilienne et le non-respect de ce pays aux normes sanitaires internationales en la matière.
Une émission qui a créé la zizanie au Maroc, sachant que le Brésil est un pays ami qui soutient notre cause territoriale et avec lequel on souhaite développer plus nos échanges commerciaux.
Pourquoi consommer » bêtement » toute information qui provient de l’étranger sans la vérifier à la » loupe ». Nous sommes visés au quotidien par des ennemis qui misent des milliards de dollars pour nous déstabiliser.
La France est de plus en plus hostile au Maroc et tente de ternir notre image, surtout après le remarquable contrat d’armement Américain fourni au Maroc, et après la déclaration du Pentagone selon laquelle le Royaume Chérifien est devenu l’allié fidèle et sûr en dehors de l’OTAN, un allié stable politiquement et une future puissance économique dans la région.
Pour terminer, disons que nos partis politiques surtout ceux de la coalition gouvernementale et qui sont très loin de défendre les attentes du peuple, sont invités au moins à retenir » la langue » de leurs membres et contrôler au préalable leurs déclarations.
Marrakech le 16/04/2023