Le fondateur d’un site pour adultes inculpé


Gisèle Pelicot. Crédit photo : Shutterstock, Obatala-photography
Le ressortissant italien Isaac Steidl, créateur de la plateforme Coco.fr, est accusé de faciliter le crime organisé, de diffuser de la pornographie infantile et de blanchir de l’argent. La plateforme, autrefois surnommée « repaire de prédateurs », a été fermée par les autorités françaises en juin 2024 après des années de dénonciation de crimes.
Plateforme criminelle Coco.fr
Coco.fr, lancé en 2003 par Steidl avec un investissement initial de 2 000 euros, était censé être une plateforme de rencontres. Mais il est devenu une plaque tournante d’activités illicites, notamment de trafic de drogue, de pédophilie et d’agressions sexuelles. Les procureurs affirment que plus de 23 000 actes criminels ont été facilités par le biais du site, qui permettait aux utilisateurs de rester anonymes sans avoir à s’inscrire.
L’un des cas les plus notoires concerne Dominique Pelicot, qui a utilisé le chatroom « A son insu » (à leur insu) de la plateforme pour recruter plus de 80 hommes afin de violer sa femme, Gisèle Pelicot, sous forte dose de somnifères. Les abus ont duré près d’une décennie, au cours de laquelle Pelicot a enregistré des milliers d’images et de vidéos. Il a été condamné à 20 ans de prison en décembre 2024. Cinquante autres personnes ayant participé à cette affaire ont été condamnées à des peines allant de trois à 15 ans de prison, et 17 hommes ont actuellement fait appel de leur condamnation.
Action en justice contre Isaac Steidl
Le 9 janvier, Steidl, 44 ans, a été inculpé de plusieurs délits, dont complicité de trafic de drogue, distribution de pornographie infantile et administration d’une plateforme illégale pour le crime organisé. Il fait également l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent. Les autorités ont saisi 5 millions d’euros liés à des comptes bancaires en Hongrie, en Lituanie, en Allemagne et aux Pays-Bas. Le parquet français lui a ordonné de payer une caution de 100 000 euros et lui a interdit de quitter le territoire.
Les opérations de la plateforme ont été délocalisées vers une URL enregistrée à Guernesey, dans les îles Anglo-Normandes, après l’arrestation de Pelicot. Selon la procureure de Paris Laure Beccuau, Coco.fr était impliquée dans 23 051 affaires pénales impliquant 480 victimes.
Les avocats de Steidl ont refusé de commenter, déclarant qu’il réserverait ses déclarations au magistrat supervisant l’enquête.
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