La philosophie de la vieillesse

Noureddine Benchekroun/Bureau de Marrakech
La vieillesse était bien acceptée,
valorisée et même respectée.
On ne cachait pas nos visages ridés,
on ne s’est jamais senti lésés.
Les produits de beauté étaient purs,
naturels, bio et entièrement sûrs.
Un vrai modèle d’appréhension du temps,
des expériences réclamées à tout instant.
Vieillir aujourd’hui est une malédiction,
on se sent isolés par manque d’affection.
Les cosmétiques se développent sans cesse,
les chercheurs explorent d’autres process.
La réplication des télomères a tout chamboulé,
et on tend vers une vieillesse contrôlée.
Mais la question est loin d’être scientifique,
elle est éthique et même philosophique.
Notre désarroi est sûrement psychique,
et nous pousse à la chirurgie esthétique.
C’est une ruée vers un gisement épuisé,
notre jeunesse est loin d’être retrouvée.
Le sport en général et l’assouplissement,
s’avèrent plus sûrs au vieillissement.
Bien sûr en tenant compte de l’âge,
tel est le comportement des vieillards sages.
La meilleure solution est intellectuelle,
à commencer par la lecture en réel.
Ça stimule de nouvelles connexions nerveuses,
et combat notre routine ennuyeuse.
L’abus des cosmétiques est un leurre,
heureusement, non applicables sur nos coeurs.
Ces derniers échappent aux rides,
restent intacts jusqu’au jour où l’on quitte.
Voilà un organe qui réfute d’être changé,
il incarne l’Amour amplement cherché.
Combattre la vieillesse par l’effort,
est très efficace et s’avère fort.
On peut vieillir sans être vieux,
en utilisant notre intelligence au mieux.
Sinon nos bêtises prennent le relais,
et on devient vieux sans délai.
Il est recommandé de ne pas être avare,
faire du bien a horreur du retard.
Peut-être demain serait le jour de départ,
et d’autres profiteraient de ce plus tard.
La vieillesse est une école de sagesse,
une pépinière d’expériences et de tendresse