
Noureddine Benchekroun/Bureau de Marrakech
Ce qui se passe actuellement en France nous pousse à nous interroger sur l’avenir de ce pays et sur son rôle dans la sphère internationale en tant que puissance mondiale, membre permanent du conseil de sécurité jouissant du droit de véto au côté des quatre autres puissances.
Et nous interpellent également sur les changements probables de la politique française concernant plusieurs dossiers, parmi lesquels l’affaire du Sahara Marocain.
En effet, ces dernières années, la politique menée par la France aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur a connu une succession d’échecs, résumés ainsi:
1 ) Sur le plan Européen:
Après l’EXIT de la Grande Bretagne,la France s’est avérée incapable de commander le » bateau de l’Union Européenne » et d’unir les pays du vieux continent sur une vision stratégique propre à l’Europe. Les échéances du » plan de Marshall » en faveur des Américains continuent à pérenniser cette dépendance européenne envers » l’oncle Sam ».
2 ) Relation tendue avec les Américains:
La relation de la France avec les États-unis d’Amérique passe par ses pires moments.
En exemple, le manque à gagner de 56 milliards de dollars échappé à l’économie française suite au désistement de l’Australie pour la commande des sous-marins français était un coup bien monté à la » cow-boy » en l’absence quasi totale des renseignements français.
3 ) Échec total en Afrique:
Le retrait inattendu des troupes françaises du Mali, laissant le pays à la merci des groupuscules terroristes et des troupes russes de » Wagner », montre à quel point la France, puissance mondiale est devenue incapable d’imposer le calme et la sécurité.
Sur le plan économique, cet Ex-colonisateur d’un grand nombre de pays africains, s’est vu dépassé par les investissements chinois et même marocains.
En effet, l’esprit colonial qui exploite sans développer est intrinsèque aux investisseurs français qui n’ont pas encore saisi que le monde a bien changé et que la formule
» gagnant- gagnant » est devenue loi.
D’ailleurs plusieurs messages ont été transmis dans ce sens au président
» Marcon » lors de sa dernière visite dans plusieurs pays Africains.
4 ) Politique coloniale envers l’Algérie:
Depuis son départ de l’Algérie (1962) après une colonisation de 132 ans, la France considère toujours ce pays un territoire français doté d’une autonomie.
Mais cet attachement viscéral n’a pas évité les tensions interminables entre Algériens et Français surtout à l’intérieur de l’hexagone où le racisme bat son plein et où les français d’origine algérienne sont considérés comme des citoyens de second rang.
Cette mainmise sur l’Algérie est la cause de tous les problèmes du grand Maghreb dont le plus important est l’affaire du Sahara Marocain.
5 ) Manœuvres Françaises anti-Marocaines:
A travers ses pions en Algérie, la France ne rate aucune occasion pour faire augmenter la tension entre le Maroc et l’Algérie, soutenir et armer les séparatistes, et faire en sorte de pérenniser le problème.
Sur ce dernier point, le secrétaire général des Nations unies ( mandaté par les U.S.A et la Grande Bretagne) vient d’envoyer depuis Paris des messages assez forts sur cette affaire.
Les propos de » Guterres » ont choqué l’État français, car il a placé le problème dans son cadre juridique, loin de toute surenchère politique. Une analyse qui rejoint la proposition du Royaume appelant à l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.
Autrement dit, la France doit cesser d’actionner ses serviteurs en Algérie et mettre fin à cette situation de tension.
Une mise en garde diplomatique suivant le concept de » sécurité collective » adopté par tous les pays membres des Nations-Unies, chapeautée et supervisée par les États-Unis d’Amérique et la Grande Bretagne.
En effet, après avoir présenté un aperçu historique sur cette région, le Secrétaire général des Nations Unies a conclu que du point de vue juridique, le Maroc et la Mauritanie étaient les seuls qualifiés pour discuter de cette question. Cependant, la Mauritanie s’est retirée depuis 1979, et le Maroc est actuellement la seule partie juridiquement reconnue pour négocier ce conflit. Par contre, le Polisario et son protecteur l’Algérie soutenus tous les deux par une France en crise sur tous les plans, ne sont concernés que politiquement en vue d’assurer paix et sécurité dans la région et demeurent dépourvus de tout lien juridique avec le territoire et la population.
Outre la France ( ex-colonisateur ) maîtrise bien ce dossier et garde dans ses archives les preuves de la Marocanité d’autres territoires ( Sahara Oriental) qu’elle avait annexés à l’Algérie Française.
Pour les Nations Unies,la solution juridique est devenue bien claire et rejoint la proposition marocaine consistant à l’autonomie de la région sous autorité du Royaume. D’ailleurs, les habitants du Sahara sont satisfaits de leur situation actuelle, participent aux élections et votent leurs représentants locaux et au parlement Marocain en toute liberté.
Bien sûr, le discours de » Guterres » n’était accepté ni par la classe dirigeante française ni par les généraux d’Alger qui misent tout pour garder ce conflit en suspens.
Néanmoins, il paraît que ce feuilleton s’approche de sa fin, d’ailleurs, après les deux dernières résolutions 26/02 et 26/54 du Conseil de sécurité, l’Algérie s’est trouvée face à un dilemme, car les deux résolutions la convoquent à participer aux tables rondes en tant que partie concernée politiquement par ce conflit.
Mais les Algériens sont convaincus que leurs participations à ces tables les conduiront inévitablement à accepter la proposition de l’autonomie proposée par le Maroc car c’est la solution réaliste loin de toute surenchère.
Et la fin de ce conflit mettra terme à un
» mensonge » qui a duré 48 ans et qui a consisté à mobiliser toute l’Algérie contre son voisin ennemi imaginaire, ne serait ce que pour détourner l’attention des citoyens des vrais problèmes de l’Algérie.
Pour terminer disons que même le vote permanent de la France au Conseil de sécurité en faveur de la proposition marocaine, ne pourrait avoir lieu s’il n’y avait pas pression de la Grande Bretagne et des États-Unis d’Amérique ( porteuse de plume ) et rédactrice des décisions.
Outre le volcan des émeutes en cours d’éruption en France, le cumul des faiblesses de la diplomatie française et son recul à l’international auront certes des conséquences néfastes sur cette coalition Franco- Algérienne déstabilisatrice de la région Nord-Africaine.
Bref, on dirait que le » Hirak », réprimé en Algérie, a trouvé refuge à la métropole et ne tardera pas à imposer des mises à niveau urgentes de la politique française.
Marrakech le 06/07/2023