Essaid Manssouri// correspondant kal3at mgouna
J’ai pris ma plume pour écrire ,
Ils ont déchiré tous les papiers.
J’ai allumé la musique pour danser,
Ils ont coupé l’électricité.
J’ai pris le tapis pour prier,
Ils ont démoli des mosquées.
Je leurs ai parlé ma langue,
Ils ne m’ont pas compris.
Ils ont dit de moi ce que je n’ai pas dit.
J’ai souri, je me suis amusé,
Ils ont compris le contraire.
Je les ai plaisantés,
Ils m’ont rendu stupide.
J’ai dit la vérité et ma bonne foi,
Ils se sont moqués de moi.
Je me suis tu,
Ils ont nié ma sincérité.
J’ai écrit un poème pour chanter,
Ils ne m’ont pas écouté.
Et me voilà,
Écrivant mon isolement,
Ma solitude, gratitude, fidélité,
Toi qui me comprends plus
Que mon esprit,
Ramène-moi à mon enfance,
Ramène-moi à mes bons ennemis;
L’ombre des oliviers
Et les cendres de mes cahiers
Sable de vallée
Poussière de récolte,
Emmène-moi dans les nuits sombres
Et le chant du moineau montagnard
Ramène-moi visiter ma grand-mère
Et cueillir des figues dans son jardin,
Ramène-moi à jouer dans la paille
Et marcher pieds nus dans les ruelles,
Ramène-moi à la rose
Que mes mains ont cueillie
Dans le champ du voisin
Pour la vendre et acheter
Un jouet d’enfant.
Essaid Manssouri
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