La pauvreté en Italie touche 6 millions de personnes

L’Italie connaît une situation de disparité nationale, car la part de sa richesse est massivement inégale. Selon Oxfam, environ 5 % des ménages possèdent jusqu’à 50 % de la richesse du pays, tandis que près de 6 millions de personnes vivent dans un état de « pauvreté absolue » et que les taux atteignent un niveau record, selon Caritas.

En 2024, la richesse des milliardaires en Italie a augmenté d’environ 61 milliards d’euros, soit 166 millions d’euros par jour, pour atteindre un total de 272,2 milliards d’euros détenus par seulement 71 individus. 

À l’autre extrémité de l’échelle, ceux qui n’ont pas beaucoup de ressources financières sont en danger. Oxfam a publié lundi 20 janvier son rapport annuel intitulé « Inégalités : pauvreté injuste et richesse imméritée », qui révèle que 2,2 millions de ménages sont « très inquiets » de ne pas pouvoir survivre dans un contexte de crise du coût de la vie en Europe qui frappe certains pays beaucoup plus que d’autres.

Le nombre de personnes en danger financier augmente en Italie

Selon l’Institut national italien de la statistique, le nombre de personnes en difficulté financière a augmenté de façon spectaculaire au cours des dix dernières années. On peut donc se demander ce qui se passe en Italie et comment les citoyens peuvent-ils remédier à cette situation difficile ?

Les disparités sont courantes dans le monde entier, l’élite accaparant la part du lion des richesses mondiales. En Italie, ce chiffre est amplifié et le ratio est très injuste pour les résidents qui luttent pour survivre chaque jour sans s’endetter, tout en s’inquiétant de savoir d’où viendra leur prochain salaire, si tant est qu’ils le reçoivent.

L’inflation est en partie responsable de cette situation : en 2023, elle a atteint plus de 8 %, soit bien plus que l’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale européenne. En 2024, elle a chuté massivement à 1 %, mais cela n’a pas encore pleinement aidé les populations les plus pauvres à résoudre leur crise.

Beaucoup soutiennent que la disparité se reflète dans le clivage Nord-Sud, où les habitants des régions plus proches de la Suisse et du nord du pays bénéficient de plus d’opportunités, d’une plus grande sécurité financière et, en général, d’une meilleure qualité de vie en raison d’une richesse accrue.

Selon l’économiste italien Tito Boeri, vivre dans une ville du nord du pays équivaudrait à vivre dans la « pauvreté absolue » en gagnant moins de 817,56 euros par mois, après impôts. Dans le sud, ce chiffre tombe à moins de 554 euros par mois.

Pourquoi la pauvreté est-elle un problème si accablant, en particulier pour les habitants du Sud ?

De nombreux experts estiment que le problème demeure parce que le PIB de l’Italie n’est pas redistribué équitablement à ceux qui en ont réellement besoin, comme le montrent les chiffres alarmants des disparités. 5 % des familles les plus riches d’Italie ont accès à 47,7 % de la richesse nationale, indique Oxfam dans son rapport. 

Le rapport a été publié à l’occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, et a souligné une « grande inquiétude » pour les résidents italiens en difficulté, qui représentent plus de 2,2 millions de ménages aujourd’hui en péril financier.

Les expatriés sont également touchés par cette situation : près de 30 % d’entre eux ont au moins un membre de leur famille en situation de « pauvreté absolue », selon les chiffres de l’ISTAT.

Les jeunes sont parmi les plus touchés : environ 1,3 million de mineurs vivent dans une situation de crise financière.

Dans l’ensemble, environ 25 % des Italiens sont susceptibles de souffrir du risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, contre environ 20 % en moyenne pour la population de l’UE, selon les données d’Eurostat.

Des solutions ?

Il faut offrir davantage de possibilités d’obtenir des emplois stables et financièrement viables, mais il faut aussi réformer l’éducation de manière à ce que les jeunes aient un accès concret à des compétences et des aptitudes viables, ainsi qu’à des connaissances qui les aideront à découvrir les moyens appropriés pour gagner des sommes importantes. Au moins, pour gagner plus que le seuil de pauvreté. 

Pour beaucoup, cela signifie quitter le pays, d’innombrables expatriés italiens se rendant régulièrement dans d’autres pays européens, comme l’Italie ou l’Allemagne, pour trouver une carrière et un système social qui complèteront leurs compétences et leur donneront ce dont ils ont besoin. 

En Italie, cette croissance économique est souvent inadéquate, les infrastructures sociales étant insuffisantes dans certains domaines clés, ce qui n’est pas en adéquation avec le PIB annuel du pays. Les milliardaires sont majoritaires et la croissance économique que connaît l’Italie n’est tout simplement pas répartie équitablement entre les citoyens.

Une réforme gouvernementale dans des domaines clés tels que le marché du travail, les ressources éducatives, la construction de logements abordables et des secteurs tels que les transports est nécessaire de toute urgence pour remettre sur pied le peuple italien et transformer ses perspectives, car à l’heure actuelle, elles sont sombres.

L’Italie appelle au changement.

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