
Noureddine Benchekroun / bureau de Marrakech
Le débat actuel sur la question du Sahara Marocain se centre sur la visite en Afrique du Sud de l’émissaire onusien « Di Mistura » et la riposte immédiate du Maroc pour ce pas incompréhensible vers un pays censé non concerné par cette affaire.
En effet, lorsqu’il s’agit de son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc ne tarde pas à affronter tout ce qui pourrait orienter ce dossier vers une voie autre que celle des Nations-unies.
# Rejet catégorique
La déclaration du représentant permanent du Maroc aux Nations-Unies “M. Omar Hilal” traduit un rejet catégorique de cette visite et met en exergue des points d’interrogations sur cette erreur commise par “ Di Mistoura” et sur ce genre d’invitation douteuse de la part d’un pays connu par ses hostilités au Maroc.
Dans tous les cas, le responsable onusien
n’a pas le droit d’agir à sa guise, sa fonction est déterminée par les trois résolutions du Conseil de sécurité, à commencer par la résolution 26/02, à la lumière de laquelle il a été nommé à ce poste, suivie des résolutions 26/54 et 27/03.
Outre, ces résolutions déterminent les 4 parties avec lesquelles il doit traiter à savoir: le Maroc – l’Algérie – la Mauritanie et le Polisario, en plus du groupe Amis du Sahara, et bien sûr l’Espagne et la France en tant qu’ex-colonisateurs de la région et connaisseurs de l’histoire des événements.
# Une cure de rappel
Une telle manœuvre, dont le scénario a été sûrement écrit à Alger, n’aura aucune incidence sur la voie politique empruntée pour faire avancer ce dossier, sachant que le Royaume du Maroc a choisi volontier cette voie alors qu’il avait la suprématie militaire après 16 ans de guerre (1975 à 1991).
Une guerre contre des mercenaires recrutés par les généraux d’alger, financés par Kaddafi de Lybie, entraînés par des Cubains et utilisant des armes soviétiques très sophistiqués à l’époque, sans oublier le soutien et la propagande médiatique française. Un arsenal de complotistes à travers le monde que le Maroc a affronté seul et a pu défendre ses territoires récupérés de l’ex-colonisateur Espagnol.
De là, on comprend les raisons de cet attachement des Marocains à leur Sahara devenu intrinsèque à l’existence même du Royaume et constitue la boussole qui guide la diplomatie marocaine dans ses relations à travers le monde.
# Riposte Marocaine: Rapide et efficace
Pour cette étrange et fameuse visite de l’émissaire onusien en Afrique du Sud, le Maroc a vite riposté pour que la dite démarche ne se transforme en un précédent qui ouvrira la porte à des organisations ou à des pays hostiles à l’intégrité territoriale du Royaume de faire de même.
En effet, la question ne doit pas dérailler du chemin tracé et encadré par les Nations- unies suivant les résolutions du Conseil de sécurité.
On se rappelle tous de la visite de “ Ban Ki-moon”, ancien secrétaire général onusien qui s’est rendu à “Bir Lahlou” et a désigné le Maroc pays colonisateur.
Le Royaume a vite manifesté le mettant en garde pour ces déclarations irresponsables, d’ailleurs, c’était une des raisons de son départ prématuré.
# Le Maroc: Chef de file
Rappelons également que le Royaume du Maroc demeure le pilier principal de la voie politique empruntée par le dossier du Sahara il y’a plus de 33 ans. En effet, son soutien logistique à la “ Minurso” est indiscutable, il a toujours assuré les conditions favorables et facilité les tâches pour que cette institution onusienne puisse mener son travail convenablement.
Le Polisario et son “ patron” l’Algérie ne font que suivre le peloton et manœuvrent de temps à autre pour semer l’incompréhension et créer la zizanie dans le but de pérenniser ce problème, pièce maîtresse de la survie du pouvoir algérien.
Donc, tout nouveau dérapage peut mener le Maroc à clore cette porte du dialogue, il n’a rien à perdre, il est dans son Sahara et assure bien la sécurité de ses frontières Sud. Récemment, le Mali est un exemple frappant de ce renversement de table.
# cadre juridique et pouvoirs.
Pour éveiller un peu les esprits, et mettre les choses dans leur cadre juridique, rappelons que l’Assemblée générale des Nations Unies n’a aucun pouvoir décisionnel, mais c’est le Conseil de sécurité qui statue et détermine même les pouvoirs du Secrétaire général par un ensemble de résolutions, de textes et de lois. Donc sous tutelle du secrétaire général, “ Di Mistura” ne peut ignorer que toute transgression aux limites de ses pouvoirs peut conduire à sa destitution, il a déjà deux antécédents en Syrie et en Afghanistan.
# Une marmite aux épices algériennes
Et si les épices algériennes se sentent à distance de cette marmite Sud- Africaine, le Maroc reste fidèle au processus onusien, sachant que l’Algérie est le plus grand perdant de cette voie politique et reste incapable de s’engager militairement. Il ne lui reste donc qu’a chercher la diabolisation de cette voie politique à travers des tentatives de cooptation de hauts fonctionnaires de l’ONU ou d’associations de défense des droits de l’homme avec le soutien du régime de Pretoria.
# “ Bourita” met les points sur les i
La réponse de Mr Nasser Bourita à cette visite a engendré un ensemble d’éléments:
-Le premier est que l’État sud-africain n’a aucun poids au niveau international, preuve à l’appui est la plus grande victoire du Maroc à la présidence du Conseil des droits de l’homme, remportée à une majorité de 30 voix contre 17.
-Le second est que ce pays n’a aucun poids à l’international pour jouer un rôle dans le dossier du Sahara marocain. D’ailleurs, même lorsqu’il était membre non permanent du Conseil de sécurité, il était incapable d’influencer les résolutions émises par le conseil malgré ses manœuvres habituelles contre le Royaume.
-Le troisième élément est que le Maroc continuera de rappeler l’émissaire onusien que sa mission est définie par des règles qui doivent être respectées et constituent les piliers de toute négociation, elles se résument ainsi:
* Les quatre parties impliquées dans l’affaire sont connues.
* Tout dialogue doit passer par les tables rondes, et personne n’a le droit d’écarter les recommandations onusiennes.
* Les négociations au sein de ces tables doivent être axées autour de la seule solution concrète et réaliste proposée par le Royaume à savoir l’initiative d’autonomie qui a été massivement soutenue à l’international.
De ce qui précède, et sauf réponse onusienne pour éclaircir la nature et le but de cette visite en Afrique du Sud, l’émissaire onusien a commis une erreur fatale et sa mission au Sahara ne tardera pas à prendre fin.
D’ailleurs le dossier dans sa globalité
connaît une dynamique qui s’accélère et est susceptible d’être clos courant cette année.
Marrakech le 09/02/2024